Superficie : 650 ha

Nombre d’habitants : 112 habitants (2012)

Ce village est bâti au pied des Côtes de Meuse, couronné par la forêt de Sommedieue. Le château féodal de Watronville a soutenu plusieurs sièges du 12ème au 15ème siècle.

En 1132, Renaud, comte de Bar, s’étant emparé de cette forteresse, partait de là pour désoler tout le Verdunois. L’évêque obtint enfin que Renaud retire ses troupes et laisse son diocèse en repos.

En 1411, Robert de Watronville, ligué avec plusieurs autres seigneurs, frappèrent la ville de Verdun d’une forte contribution.
En 1416, ce même Robert s’unit au Cardinal de Bar, par un traité qui réglait le nombre d’hommes et d’officiers que chacun fournirait, et le partage des prises fait sur les ennemis qui entreraient sur les terres de l’évêché.

En 1454, l’évêque de Verdun fit raser entièrement le château fort, qui avait bien des fois servis de repère à des seigneurs belliqueux. La seigneurie de Watronville figurait dans la première noblesse du pays ; c’était une des quatre barronnies-pairie de l’évêché de Verdun.

Les armoiries des Watronville portaient : d’or à la croix de gueules. Cette famille est éteinte depuis le milieu du 18ème siècle.

Au 18ème siècle, la localité est réputée pour sa carrière de pierre. En 1914, l’ancien château féodal en partie détruit est aménagé en ferme.

Aujourd’hui Watronville est connu pour ses vergers, d’ailleurs chaque année le village se mobilise pour l’organisation d’une randonnée annuelle, « la ronde des vergers ».

Origine :

  • Patois : ouatronvelle

Population :

  • 1911 : 281 habitants  et 1 Auberge selon les archives de 1913
  • 1999 : 103 habitants
  • 2012 : 112 habitants

WATRONVILLE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Avant de devenir Watronville, le village aurait été la Villa Ursioni. En 1127, il est mentionné sous l’appellation Wenteroni Villa puis en 1593 sous celle de Vuatronville.

Il existe encore des vestiges d’un camp romain auquel on accède par le chemin « la Tonne ». Il s’appelle « Camp-des Romains-du-Châtelet ».

Un peu d’histoire :

Vers 1131, Renaud, comte de Bar, en guerre contre l’évêque de Verdun, installe des troupes dans le château féodal de Watronville. Elles rançonnent les villages et il faut attendre trois ans pour signer la paix. En 1156,  Frédéric Barberousse, élu roi des romains en 1152 et couronné empereur germanique en 1155, confirme les privilèges de l’église : l’évêque est le seigneur souverain du château de Watronville. En 1227, éclatent des révoltes qui opposent des « mutins » de Verdun à l’évêque. Il poste ses troupes à Watronville et exige la soumission des mutins. En 1411, Robert III de Watronville se ligue avec d’autres seigneurs et frappe la ville de Verdun d’une importante contribution mais, cinq années plus tard, s’unit au duc de Bar pour partager les prises faites aux ennemis de l’évêque. Et les conflits se poursuivent…

En 1431, Gérard de Seraucourt, époux de Catherine, fille de Robert III, ravage les terres de l’évêque et celles du duc de Bar. Ceux-ci assiègent le château de Watronville. Gérard de Seraucourt est contraint de le restituer à l’évêque. En 1454, le château fort est rasé entièrement. Ses ruines sont reprises en 1548 par Nicolas Psaume, évêque de Verdun, prince du Saint Empire romain germanique. Le village compte alors 9 ménages appartenant à l’évêque, les autres dépendant des seigneurs. En 1680, Louis XIV installe François de Watronville. Après une succession de seigneurs, dont les descendants des branches de Housse et du Hautoy, la seigneurie s’éteint au XVIIIème siècle. Elle était une des quatre baronnies paieries de Verdun.

Le château :

En 1923, le château est aménagé en ferme. De chaque côté de la tour carrée, demeurent des bâtiments  dont l’un est la maison d’habitation de la famille LHOSTE.

Dans une salle de la tour, la cheminée portait deux écus qui ont été martelés à la révolution. De chaque côté de cette cheminée, des bancs de « veille » sont placés.

On remarque aussi une peinture murale avec deux blasons dorés et un panneau qui porte l’inscription

« Tout ce que la terre a nourry/finalement elle le pourry/en tout ce que l’homme abonde/il n’y a pas que la vie en ce monde/et quand il a passé son temps/il n’a gaigne que des despens ».

L’église de l’Assomption.de.la.Vierge :

Elle date du XVIIIème siècle. Détruite en 14/18, elle est reconstruite en 1928-1929. Le baptême de ses trois cloches a lieu le 27 octobre 1929.

Subsistent le premier niveau de la tour-clocher, le porche de Ligier Richier et une statue, la Vierge à l’Enfant.

La guerre de 14-18 :

Gaston LAVY, soldat téléphoniste, témoin de cette guerre, a laissé un manuscrit dans lequel il a réuni ses textes et ses dessins.

Un chapitre est consacré à Watronville. Il y évoque l’arrivée de son bataillon en 1915. Le village vient d’être évacué. D’une plume alerte, Gaston LAVY décrit une atmosphère inattendue. Les soldats ont envahi les caves et avec des seaux ont remonté du vin. Leur ivresse est visible.

Après une attaque allemande, l’arrivée d’une autre compagnie française venue en renfort, c’est le départ pour Ronvaux.

Le village de Watronville sera détruit.

En mars 1921, la commune est décorée de la croix de guerre avec citation à l’ordre de l’armée et palme.

Drames en 1943 et 1944 :

En 1943, la famille Hippert, qui exploite la ferme des Souloges à Watronville, héberge deux luxembourgeois réfractaires au service du travail obligatoire en Allemagne (STO) : Emile DUHR et Léon KONSBRUCK. Le 23 juin 1944, après dénonciation, des Feldgendarmes qui font partie de la police allemande entrent dans la maison Hippert et emmènent Charles, Irma sa fille, le commis et l’employée de maison. Ces trois derniers seront libérés mais Charles Hippert est déporté et, le 16 décembre, décède au camp de BUCHENWALD . Dans l’église, une plaque de marbre rappelle son souvenir. Les deux luxembourgeois, eux, ont échappé à la rafle. Ils trouvent refuge dans le grenier de la famille Parmentier. Après la libération, Emile épousera Marie-Thérèse Hippert et Léon, Irma.

29 août 1944 :

Deux amis, Jean Scharinger et Jean France qui travaillent tous deux à la laiterie Drion à Watronville partent à Ronvaux retrouver des camarades. A leur retour, ils croisent un side-car allemand. Les soldats les mitraillent. Jean Scharinger meurt sur le coup, Jean France qui s’est jeté dans un fossé a la vie sauve.

Des associations performantes :

En 1969, des habitants de Watronville et de Châtillon créent un comité des fêtes. Il organise des animations diverses : courses cyclistes, concours de tirs aux pigeons d’argile, représentations théâtrales. Le 11 janvier 1970, ce dynamique comité, présidé par Paul Chiny et André Lhoste met sur pied un championnat de Lorraine de cross cyclo-pédestre. Gérard Lhoste, qui appartient à « l’élite » cycliste lorraine, René Levigneront, commissaire de la fédération française du cyclisme ainsi que la section du Sport Athlétique Verdunois font partie des organisateurs. Ce championnat a un retentissement très important.

En août 1971, ce même comité organise son premier moto-cross national. Cette manifestation se déroulera chaque année jusqu’en 1975.

En 1994, l’association des loisirs de Watronville crée « la ronde des vergers ». En 2014, pour le vingtième anniversaire, le succès ne s’est pas démenti : 1673 participants dont 157 cavaliers, 496 vététistes et 1020 marcheurs de 4 à 90 ans sont recensés. Si les fidèles sont toujours là, on dénombre chaque année de nouveaux adhérents venus de régions variées. Céline Legrand, présidente de cette dynamique association depuis 2001, est entourée de très nombreux bénévoles qui œuvrent pour l’élaboration du programme, le fléchage des parcours, des différents circuits, le service restauration.

Marché paysan, remise des coupes et des lots complètent une manifestation exceptionnelle.

Démographie :

Dans les années 1920, Watronville compte 124 habitants. On y  dénombre un cordonnier, trois aubergistes, un réparateur et vendeur de cycles, un épicier.

En 1999, la population est de 103 habitants. En 2014, ce nombre est passé à 115.

Dans ce village connu pour ses vergers, on recense trois arboriculteurs dont un maraîcher, un agriculteur, deux chambres d’hôtes et un gîte.

Succédant au capitaine Théodule Levigneront, Henri Drion, André Lhoste, Dominique ROY entame son 6ème mandat. Avec son équipe municipale, il a pu aménager une salle des Fêtes dans l’ancien lavoir, faire procéder à la réfection de l’église, transférer la mairie dans l’ancienne école, faire électrifier les cloches.

Dans les nouveaux projets, on note des travaux sur l’adduction d’eau potable, la réfection en cours de la mairie et d’un logement détruits lors de l’incendie du 13 février 2014.

Grâce à leurs motivations, à leur dynamisme, les habitants de Watronville ont fait bénéficier leur village d’une belle renommée qui ne faiblit pas.

Jeannine Preud’homme

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