Superficie : 365 ha

Nombre d’habitants : 245 habitants (2012)

La localité, citée sous le nom de Thail en 1106, n’a été longtemps qu’un petit hameau composé de quelques maisons, sans église qui dépendait alternativement de Saint-Maurice et Hannonville. Une chapelle fut construite en 1679, puis une église en 1824. Une épidémie de choléra en 1854 décima le village et est à l’origine de la création des caniveaux permettant l’évacuation des eaux stagnantes.

Les habitants de Thillot ont longtemps cultivé le chanvre et le lin, cultures abandonnées à la fin du 19e S au profit de la vigne. Le vignoble a connu un véritable essor jusqu’en 1914 ; les Champenois achetaient leur raisin à Thillot pour le champagniser lorsque leur production était insuffisante.

Durant la Grande Guerre, Thillot servit de lieu de repos aux soldats allemands, ce qui en fit une cible pour les Français. Pour être hors d’atteinte, l’ennemi avait construit des chalets à flanc de colline en y installant l’électricité et l’eau courante, surprenant ainsi les villageois habitués à s’éclairer aux chandelles et à tirer l’eau du puits.

En 1860, un éboulement considérable de la roche corallienne s’est produit sur le versant nord de la côte et a entraîné un grand nombre d’arbres. Aujourd’hui, une belle pelouse calcaire à orchidées a pris place et domine de sa hauteur ce village.

Jusqu’en 1971, date du remembrement, on pouvait voir dans les vignes une statue de la Sainte Vierge qu’on appelle « La Vierge aux Raisins ». Chaque année elle faisait l’objet d’une procession pour les fêtes de l’Assomption et du Saint rosaire. Aujourd’hui elle se trouve à l’entrée du cimetière.

Les commerçants ont totalement disparu du village, une grande partie des maisons principales s’est transformée en résidences secondaires. Thillot vit de l’arboriculture, notamment de la mirabelle, et de la vigne.

Origine :

  • du latin tilium :
    • tilleul et du suffixe diminutif –ottum ou –olum
    • Ou de teillage : afin d’enlever les débris d’écorce, les tillots, adhérant aux fibres, il fallait teiller ou tiller le chanvre et le lin autrefois cultivés dans la région.
  • Patois : Ti-ot
  • Habitants : les Thillotins

Démographie :

  • 1803 : 382 habitants
  • 1851 : 567 habitants
  • 1901 : 414 habitants
  • 1999 : 157 habitants

Patron :

  • Saint Abdon et Saint Sennen : 30 juillet

Tél. Mairie : 03 29 89 32 77

Thillot d’hier et d’aujourd’hui

Un peu d’histoire

En 1106, le village de Thillot portait le nom de Thail. C’était un modeste hameau sans église. Il dépendait alternativement de Saint-Maurice et d’Hannonville. En 1389, les habitants de Thilloy se placent sous la protection du Duc de Bar. « Mettant aux champs bêtes trayantes », ils doivent annuellement payer « deux franchars d’avoine, mesure de Gorze au prévôt ou receveur de Lachaussée ».  Celui qui « ne mettra beste, paiera six deniers messins, au terme de Saint-Martin ». En 1467, le 19ème abbé de l’Etanche, Michel Lambauld achète la moitié d’un « gagnage » situé à Thillot qu’il revendit à l’Abbaye de Saint-Benoît. En 1550, Gérard de Paffenhove est le seigneur de Thillot et en 1626, Jean Latrompette, 30ème abbé de l’Etanche obtient le gagnage et le jardin du village puis la moitié de la dîme de vin. En 1679, Thillot fait bâtir une chapelle, érigée plus tard en église. En 1777, le « roi de France, Lorraine et Bar » accorde aux habitants de Thillot « la permission de planter fèves et légumes dans les places vides de leurs vignes ». En 1854, une épidémie de choléra décime le village. Afin de permettre l’évacuation des eaux stagnantes, la création de caniveaux est mise en place. Longtemps, les habitants de Thillot (le nom viendrait du « teillage du chanvre ») ont cultivé chanvre et lin, abandonnés à la fin du 19ème siècle au profit de la vigne dont le raisin était parfois acheté par des champenois. Durant la Guerre 14-18, des soldats allemands construisent des chalets sur la colline et à la grande surprise des Thillotins qui ne possédaient pas ses avantages, y installent eau et électricité.  L’église Saint Abdon, refaite en 1888 fut fort endommagée durant cette guerre. Restaurée, elle a été « re-bénite » en 1930. Jusqu’en 1971, une statue appelée « la Vierge aux raisins » était installée dans les vignes.  On allait en procession pour demander la protection des vendanges. Aujourd’hui, elle est placée près du cimetière.

 Et maintenant ?

– Le patrimoine:

Aujourd’hui, subsistent des « roises » (trous d’eau utilisés pour le « rouillis » du chanvre), quelques maisons du 18 et 19ème siècle, un lavoir répertorié au Parc naturel Régional de Lorraine, des statues de Saint-Nicolas et de Saint-Pierre « rescapées » de l’ancienne église endommagée et placées à l’extérieur de cet édifice. Le conservatoire des sites lorrains œuvre à la préservation du patrimoine naturel et pour le découvrir,  anime diverses sorties, dont certaines scolaires. En effet, un éboulement de la roche corallienne sur le versant nord de la côte en 1860 avait englouti un grand nombre d’arbres. Une pelouse calcaire à orchidées s’y est développée.

– La démographie :

La population est passée de 157 habitants en 1999 à 238 au dernier recensement. Dans les années 1920, le village comptait un boulanger, un buraliste, des apiculteurs, des aubergistes, des couturières, des épiciers-merciers, des marchands de fruits, des viticulteurs, des notables et des rentiers. Aujourd’hui, exploitations forestières, viticoles et polyculture sont présentes.

– L’animation du village

Un dynamique comité des Fêtes, présidé par Michel Humbert met en place des animations appréciées : lotos et brocantes.

L’association du « Patrimoine Thillotin », présidée par Jeannine Humbert, veut faire connaître ce patrimoine et a présenté en 2009 une exposition photographique qui a remporté un franc succès. On découvre également à Thillot, l’atelier d’Eric Delacroix, membre du collectif Artspire. Il  choisit morceaux de machines, anciens outils rouillés et vieux clous. Il les assemble, les soude et les voici devenus oiseaux, personnages et animaux ! Après Maurice Mettavant, Pierre Martin, Bernard Marchand, Roger Jourdain, Michel Secret est devenu maire du village. Il est assisté d’une équipe active et mobilisée. Parmi de nombreux projets ont été élaborées  une carte communale et une étude sur l’accessibilité des locaux municipaux pour personnes à mobilité réduite.

Par la sensibilité de ses habitants, Thillot a du charme et a su garder son caractère lorrain.

Jeannine Preud’homme.

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