Superficie : 11,12 km2

Nombre d’habitants : 195 habitants (2012)

Saint-Hilaire, autrefois Sainct-Ylier, se situe vers le pied d’un petit coteau au bas duquel coulent le Longeau et le Moutru. Il fut cité pour la première fois en 1049 sous le nom Sanctus Hilarius. Le nom de Saint-Hilaire-en-Woëvre fut adopté en 1922. La fusion des trois villages, Saint-Hilaire, Butgnéville et Wadonville s’est faite en 1972.

L’église, construite vers 1505 dans le style ogival flamboyant, est l’une des plus remarquables du canton par son architecture et ses boiseries du 18e S. C’est ici que se trouve la cloche la plus ancienne du canton (1525).
Autrefois, il y avait à Saint-Hilaire un magnifique pensionnat de demoiselles, qui comptait 120 pensionnaire (1846-1904). La ferme du pensionnat cessa toute activité en 1903. Lors de la Grande Guerre, il fut occupé par les Allemands qui y établirent un dépôt de munitions. Il fut détruit durant la guerre
Durant le conflit, une grande partie de la population fut évacuée, très peu d’habitants revinrent au village, ce qui explique les espaces vides laissés entre les maisons.
Une particularité des reconstructions des années 20 est l’utilisation de parements de briques rouges, de toitures en tuiles mécaniques rouges et… l’absence de fondations.

Le cimetière du village présente une curiosité. Une anecdote raconte que Joseph Darbois, anticlérical, avait souhaité que sa tombe soit décorée d’une tour Eiffel. Quand le troisième étage s’est écroulé, le curé, y voyant un signe de la réprobation de Dieu, le remplaça par une statue de Saint Joseph. Cette statue, qui menaçait elle aussi de tomber, a été déposée sur le caveau des Sœurs de la Rédemption.

Jusqu’à seulement il y a quelques années, les rues n’avaient pas été baptisées ni les maisons numérotées. Les adresses, hormis les rues froide ou chaude pouvaient se libeller en lieux dits pittoresques : « le Pâtis de la Croix », « le Pailleu », « le Pailleur derrière l’Eglise »…

Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus aucune activité artisanale sur la commune ni aucun commerce. Alors qu’en 1914, on trouvait une épicerie, un bureau de tabac, un hôtel café restaurant, un menuisier, un bourrelier, deux charrons, un maréchal ferrant, un distillateur, une infirmière, deux journaliers agricoles. L’activité agricole reste essentielle même si elle a diminué. En 1914 un berger était installé; on disait même que c’était une bergère qui s’habillait en homme ; cela était paraît-il assez mal toléré.

Sur le territoire de Saint hilaire s’est installé l’institut du Végétal, Arvalis, qui a mis en place une ferme expérimentale. Elle travaille sur l’amélioration des pratiques agricoles en vue de les rendre plus respectueuses de l’environnement.

Origine :

  • de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, mort en 368
  • du suffixe latin –iacum et de l’anthroponyme germanique Waldo
  • Patois :   Saint-Laïre

Population :

  • 1803 : 148 habitants
  • 1851 : 199 habitants
  • 1901 : 194 habitants
  • avant 1914 : 104 habitants
  • 1921 : 57 habitants
  • 1999 : 144 habitants (3 villages)
  •  2005 : 63 habitants

Patron :

  • Saint Hilaire  14 janvier

Butgnéville

Butgnéville se situe dans la plaine, sur un ruisseau affluent du Longeau. Il fut cité pour la première fois en 915 sous le nom Bittini villa.

Depuis toujours les villages de Butgnéville et Saint Hilaire sont inséparables, quant à leur histoire : ils ne formaient qu’une vouerie il y a six siècles, mais aussi quant à la religion : ils ne forment qu’une paroisse. Butgnéville n’a pas d’église.
Une partie d’une ferme datant du 17e S, qui aurait été la ferme d’un château ou d’une ancienne maison forte, a résisté au conflit ; elle possède une très belle cheminée monumentale d’époque.

Origine :

  • du latin villa, ferme et de l’anthroponyme Betto
  • Patois : Beut’gnaïeville

Population :

  • 1803 : 160 habitants
  • 1851 : 205 habitants
  • 1901 : 184 habitants
  • 2005 : 70 habitants

Patron :

  • Saint Hilaire : 14 janvier

Wadonville-en-Woëvre

Wadonville est un petit village situé dans la plaine, sur un ruisseau affluent du Longeau. Il fut cité pour la première fois en 1238 sous le nom Waudonville.

Autrefois, il y avait un château (763) converti en corps de ferme.
La chapelle Saint Hubert, ancienne église du 17eS détruite durant la Grande Guerre et reconstruite en 1926, est dite protéger les chasseurs et les chiens de chasse, et prévenir de la rage ou des morsures de serpent. Elle possède un très beau vitrail représentant Saint Hubert et un très beau plafond en bois en forme de coque de bateau inversé.

Origine :

  • du latin villa, ferme et de l’anthroponyme germanique Waldo
  • Patois :   Vâdonvelle

Population :

  • 1803 : 93 habitants
  • 1851  :107 habitants
  • 1901 : 66 habitants
  • 2005 : 34 habitants

Patron :

  • Saint Hubert : 3 novembre

Population :

  • 2012 : 195 habitants

SAINT HILAIRE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Un peu d’histoire :

         On ne peut présenter Saint Hilaire sans évoquer Butgnéville et Wadonville. Si l’association des trois villages date de 1972, la fusion officielle existe depuis le 09 juillet 2013.

En 915, Butgnéville est désigné sous l’appellation Bittinivilla et en 1238, Wadonville sous celle de Waudonville. Saint Hilaire est cité sous le nom Sanctus Hilarius, Saint Ylier, Saintelier.

En 1049, dans une bulle du pape Léon IX, on apprend que l’abbaye de Saint Maur de Verdun possède à Saint Hilaire la pêche du ruisseau et une métairie.

En 1315, « messire » Watier et son épouse Agnès vendent à « doyen et Chapitre de l’église de Verdun » la « vouerie » de Butgnéville et de Saint Ylier. Ils ont l’accord de monseigneur BAUDUYN, seigneur de la Tour et d’Edouard, comte de Bar.

En ce qui concerne Wadonville, une charte du roi Pépin, précise en 763 que le village appartient à l’abbaye de Gorze ; confirmation est donnée dans un acte de 1156. Dès 1487, éclate un désaccord entre ses habitants et ceux de Saulx. Il concerne les limites de leurs pâturages. La paix entre les deux villages reste fragile durant des années.

Dans les années 1430, un différend survient entre Louis de Haraucourt, évêque de Verdun et les chanoines de la cathédrale. Les troupes de l’évêque pillent les trois villages. En 1449, les habitants de Butgnéville et de Saint Hilaire acquièrent le bois de Warville, propriété par moitié de la reine de France et par l’autre moitié de celle des chanoines de la cathédrale. Pour en avoir la jouissance, les habitants des deux villages doivent payer dix florins à la reine. En 1636, lors de la guerre de Trente Ans, qui ravage l’Europe et en particulier le Saint Empire, Saint Hilaire et Butgnéville sont détruits.

A Butgnéville, existe encore l’ancienne dépendance de la maison forte : « la Moute » rasée en 1310 puis reconstruite. Ses tours ont été détruites lors de la première guerre mondiale. Dans l’habitation restaurée, on admire un four à pain et une cheminée monumentale.

Le cimetière :

         Il représente un intérêt inédit. A la fin du XIXième siècle, un habitant de Saint Hilaire, Joseph DARBOIS, anticlérical convaincu, décide que sa tombe sera surmontée d’une tour EIFFEL de plus de huit mètres de haut.

Un matin, on découvre que le dernier étage s’est écroulé.

Le curé, en total désaccord avec cette tour EIFFEL, estime que Dieu a ainsi marqué sa réprobation ! Il fait remplacer cet étage effondré par une statue de Saint Joseph. Par la suite, devant un risque de manque de solidité des fondations, la statue est déposée à l’entrée du cimetière, sur le caveau des religieuses.

Le pensionnat des religieuses :

         Il est fondé en 1846 par l’abbé Freschard. D’excellente réputation, il est fréquenté par de nombreuses jeunes filles qui y apprennent notamment « les bonnes manières ». Certaines deviendront religieuses et même mères supérieures. Plus tard, une maison de la congrégation de la Compassion de la Vierge est associée à ce pensionnat.

En 1895, une épidémie de typhoïde frappe un nombre important de religieuses et en 1905, la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat provoque la fermeture du pensionnat.

Au cimetière, un caveau a été construit pour les religieuses. A la première guerre mondiale, les allemands, voulant s’emparer des alliances de ces religieuses, violent les sépultures. Il fallut murer l’entrée du caveau.

La chapelle Saint Hubert de Wadonville :

Cette ancienne église du XVII siècle, détruite durant la grande guerre, a été reconstruite en 1926. On la dit « protectrice des chasseurs et des chiens de chasse contre la rage et les morsures de serpent ».

Elle possède un plafond en forme de « vaisseau inversé », un vitrail à l’effigie de Saint Hubert, des moulures en pierre d’Euville.

Au fil des années, sa restauration s’avère indispensable. Des initiatives sont menées à plusieurs reprises mais une action de grande envergure est indispensable. En 2009, les membres de la municipalité sollicitent la fondation du patrimoine, mettent en place une souscription publique. Opération réussie ! Après étude et plusieurs années de travaux, la réhabilitation est exemplaire : réfection de certains vitraux, reconstitution du plafond, réfection des sols, aménagement du parvis. L’autel est transporté dans l’église de Saint Hilaire.

Tout en gardant son cachet, la chapelle est devenue salle communale.

Le patrimoine est sauvé !

L’église de Saint Hilaire :

Construite en 1505 avec l’aide pécuniaire de Jehan Collard, prêtre, doyen d’Hattonchâtel, elle a été rasée durant la première guerre mondiale puis rebâtie en 1928. Dans cet édifice gothique flamboyant, on retrouve des vestiges de l’ancienne église, notamment des clefs de voûte.

Saint Hilaire, évêque de Poitiers, est représenté dans des vitraux du maître-verrier Jacques Gruber.

Contre la façade sud de l’église, est placé un croisillon provenant d’une ancienne croix du XIX siècle.

A 300 mètres au sud de l’église, s’élève une croix érigée à l’occasion du jubilé de 1826. A la sortie de Wadonville, on trouve un calvaire.

Les guerres :

         Durant la guerre de 1870, les prussiens arrivent à Saint Hilaire et, après deux mois d’occupation et la capitulation des troupes françaises à Sedan, se retirent.

A la première guerre mondiale, des soldats allemands s’approprient rapidement le village. Se succèdent des bavarois puis des lorrains, au sang français, devenus allemands après la défaite de 1870 et encore d’autres soldats. C’est l’exode pour certains habitants et puis le village, dont le pensionnat de jeunes filles, est détruit.

CUMA et Institut végétal :

En 1978, sur l’initiative d’agriculteurs de Butgnéville, a été créée une coopérative d’utilisation du matériel agricole : CUMA, présidée par Jean Lemoine. L’objectif était de mettre à disposition des adhérents un matériel collectif performant. Cet objectif est atteint : il permet le développement et le maintien des exploitations existantes. Actuellement Jean-Paul Valle est le président de cette CUMA de la petite Woëvre.

En 1988, à Saint Hilaire et avec l’appui de Louis Mourot, une ferme expérimentale professionnelle lorraine a été créée par la région. Elle a été mise à disposition de l’ITCF : institut national technique des céréales et des fourrages qui, devenu ARVALIS (institut du végétal) l’achète en 2006. Avec sa ferme de 130 hectares, ses cinquante vaches allaitantes, son atelier d’engraissement de jeunes bovins, ses rendez-vous réguliers avec techniciens et agriculteurs, sa valorisation des prairies, son souci d’amélioration de la qualité des céréales produites, ses neuf salariés permanents et ses stagiaires, cet organisme a pris une envergure exemplaire.

Démographie :

         Dans les années 1920, on compte 95 habitants à Butgnéville, 58 à Saint Hilaire et 35 à Wadonville. Dans le premier village, on dénombre un aubergiste, un coordonnier, deux maréchaux ferrants, cinq agriculteurs, dans le second, deux aubergistes, un charron, un épicier, un menuisier et dans le troisième, sept agriculteurs.

En 2005, le total des habitants des trois villages s’élève à 167. Actuellement, ce nombre est passé à 176 dont 41 de moins de 16 ans. On recense huit agriculteurs : cinq à Butgnéville, deux à Saint Hilaire, un à Wadonville.

Succédant à Justin Rolland, Jean Lemoine, Louis Mourot qui fut également conseiller général du canton, Henri Huynen est maire depuis 2008.

La rénovation de cinq logements communaux, la construction de nouvelles habitations, l’implantation de la CUMA et de l’institut du végétal, la restauration de la chapelle montrent que concertation, cohésion et détermination permettent de concrétiser des objectifs communs.

Les trois villages en sont la preuve.

Jeannine Preud’homm

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